Neko à vendre [miau miau!!!!!!!]

Les cris vifs et perçants étaient insoutenables... des nekos, enfermés, tout comme elle, hurlaient à la mort. La plupart ne voulaient pas avoir de maître et se vengeaient sur les barreaux de leur cage. Kira, elle, ne savait même plus combien de temps s'était écoulé depuis qu'on l'avait retrouvée, sanglotante sur le cadavre de son maître assassiné par une balle. Tout s'était passé si vite... des mains l'avaient saisie et jeté dans une cage. Puis, plus rien. On lui avait donné un anesthésiant pour la faire dormir. Les humains avaient peur qu’elle ne se rebelle. Ce qui aurait été faux, bien sûr, elle était trop servile pour ça.
Pendant qu’elle dormait, quelqu’un lui avait glissé un collier autour du cou. Pour lui mettre une laisse après, sans doute. Transportée jusqu’à la fourrière, elle avait été déposée là, dans sa cage trop petite pour qu’elle puisse jouer. Au bout de quelques semaines, les vendeurs avaient remarqué qu’elle ne se débattait pas. Jamais elle ne tentait de s’échapper et ne regardait pas les humains dans les yeux. Une neko domestique en somme.
On avait donc mit un panneau sur sa cage.
Prénom : Kira
Âge : 16 ans
Caractéristiques : Elle est domestique et obéit sans poser de questions. Très polie et servile, attitude soumise.
Prix : À discuter
Depuis ce jour, elle attendait. Les clients arrivaient en foule, se pressaient derrière les barreaux, l’examinaient, tentaient de la toucher pour voir sa réaction… Mais elle ne se fâchait pas, ne les regardant même pas dans les yeux. Elle faisait ce qu’on lui demandait. Mais ils étaient toujours intéressés par des nekos plus sauvages. À travers les mèches qui lui arrivaient dans les yeux, elle voyait que toutes ses compagnes de la même espèce se vendaient mieux qu’elle.
Un jour, elle sentit qu’elle allait enfin quitter cet endroit. D’abord, il avait téléphoné. Le vendeur avait parlé longtemps, sans jamais la quitter des yeux. Un sourire triste éclairait son visage en lui donnant une allure peu commode. Enfin, un drôle de type arriva. Devant sa cage, ils se mirent à parler.
- Elle n’est pas très grosse….
- Normal. On nourrit avec ce qu’on a. Vous la voulez quand même ?
- Mouais… avec une chair comme celle-là, je vais pouvoir bien manger jusqu’au mois prochain au moins…
Ils avaient donc l’intention de la vendre au boucher de la ville. Intéressant. Mais les maîtres les voulaient. Elle se laisserait donc faire. Pile au moment où on ouvrait la porte de sa cage pour que le boucher, armé de son hachoir, juge quelles parties seraient les meilleurs, une voix retentit.

La neko regarda l'homme qui venait de parler, mais pas dans les yeux. On lui avait toujours ordonné de ne jamais faire cela. Il avait fait fuire le boucher, elle lui en était redevable, même si maintenant, sa vie ne valait plus grand chose. Les oreilles baissées, elle regarda les pieds de l'homme et remarqua qu'il s'interessait à elle, ou du moins, assez pour lui parler. Se rapprochant légèrement des barreaux de sa cage, elle lui répondit, aussi humblement que possible.
Non, monsieur... ils parlaient devant ma cage, ils ne me faisaient pas de mal....
*Ou du moins, pas encore....*
Gardant ses yeux violets résolument baissés, elle ne put retenir un mouvement de sa queue. Kira était assez nerveuse, c'était la première fois depuis des mois qu'on lui parlait. Elle avait honte d'être devant un maître avec des vêtements ainsi déchirés, c'était indigne d'une neko de bonne compagnie.

La neko le regarda partir, encore un qui ne voulait pas d'elle. Mais cette fois, elle s'était bien comportée, pourtant... elle n'avait pas essayé de lui lécher la main et ne lui avait même pas montré ses dents en souriant. Souvent, c'était ses petits crocs blancs et effilés qui faisaient fuire les maîtres potentiels. Pourtant, c'était normal pour un neko d'en posséder, ils chassaient, eux.
Pendant qu'elle se demandait en vain ce qu'elle avait mal fait, elle le vit discuter avec le vendeur. Ce dernier finit par lui donner des clés. Étonnée, Kira vit l'humain revenir vers elle et sa surprise augmenta quand il lui ouvrit sa cage. Elle se redressa avec peine, titubant un peu. Les mois avaient passé et elle n'avait toujours pas marché. Il la prit par la main pour l'aider à sortir de l'animalerie.
Le vendeur se précipita pour attacher une laisse au collier qui ornait son cou. Puis, il mit le bout dans la main du maître et partit s'occuper d'autres clients.
La neko regarda l'humain avec étonnement, sans cependant le regarder dans les yeux, et le suivit docilement dehors. Là, elle attendit qu'on lui dise ce qui allait se passer maintenant.